Avec larrivée des magnétoscopes et la retransmission fréquente dimages télévisuelles de basket-ball, les images sont souvent considérées comme des aides à lapprentissage technique. Qui ne cherche pas à étudier ses adversaires ou à corriger ses joueurs à laide dun support vidéo. Si les résultats sont souvent positifs, plusieurs écueils éventuels doivent être anticipés. Ils peuvent venir des caractéristiques des joueurs, des procédures préconisées et enfin des caractéristiques des tâches sur lesquelles portent les apprentissages. Sur le premier point, trois éléments sont à prendre en considération 1.1 le niveau des joueurs concernés - Si les aspects dune tâche sont maîtrisés il ny a pas lieu de faire revenir le joueur à un niveau de conscientisation élevé (afin de ne pas encourager abusivement les joueurs à revenir à un niveau de régulation externe - cf. Hagedorn, 1975). En effet lorsque lexécution est automatisée, seule la recherche de linformation pertinente est importante. Pour le reste le modèle interne de la tâche rend superflu le traitement de linformation en continu (le sujet fait léconomie du codage et du recodage) ; dans ce cas, il ny a pas lieu daugmenter de nouveau les dépenses cognitives si cela ne simpose pas (cf. Neboit, 1983). - Inversement si le sujet est confronté à quelque chose de nouveau, la prise de conscience jouera un rôle fondamental et doit dans ce cas être considérée comme une condition de lapprentissage. Les sujets bénéficierons dautant plus dinformations complémentaires que leur niveau initial est élevé. Celles portant sur les déplacements des joueurs seront plus difficilement mémorisées que celles issues du déplacement de la balle ou des positions initiales des joueurs (Ripoll, 1979). Pour des sujets débutants, il risque même (en fonction du thème abordé) dy avoir une relative inadéquation du message audiovisuel en début dapprentissage. 1.2 les caractéristiques psychologiques de sujets La confrontation du sujet à limage de sa propre performance est dabord la confrontation du sujet à sa propre image. Elle sera donc forcément génératrice de manifestations affectives plus ou moins intenses avec acceptation ou refus et par conséquent une influence sur le niveau dacquisition. Sur ce point Simonet (1985) mentionne deux dimensions de la personnalité qui influencent les possibilités dapprentissage par autoscopie : la dimension extra/introversion et léchelle de névrosisme : - Les introvertis à forte tendance névrotique seront fortement perturbés par des " feed-back vidéo et chez eux, leur niveau de performance risque dêtre affecté négativement. - Les extravertis à forte tendance névrotique adopteront vis à vis de limage une attitude narcissique de satisfaction ou de jubilation. Chez ces derniers, il y aura une incapacité à prendre de linformation sur limage et en fait, leur niveau de performance ne sera pas affecté de manière significative. - Les extravertis et peu névrotiques accepteront eux la confrontation à limage de leur performance. Pour eux, la connaissance de la performance savère bénéfique au regard de lacquisition des comportements visés. Toujours sur la plan psychologique, il faut rappeler que certains seront davantage sensibles à des messages visuels alors que dautres feront un meilleur usage des consignes verbales. Les premiers feront une utilisation spontanée des images pour enclencher un apprentissage par imitation ; les seconds préférerons au contraire une utilisation plus construite de ces images reposant sur ladjonction de commentaires et consignes précises Ces deux formes, si elles peuvent déboucher sur des transformations souhaitées nagissent pas sur les mêmes processus : dans le premier cas, les représentations se feront progressivement au fil des acquisitions, alors que dans le second elles seront à la base même du processus. I.3 il faut aussi tenir compte de lâge Chez les plus jeunes le rapport à limage sera fortement teinté démotions et de fusion à limage, source dindifférenciation de linformation reçue. II. Il y a ensuite des variables de procédures Elles concernent la nature du feed-back, et surtout le mode de guidage réalisé par lentraîneur. Il est souhaitable de laisser le temps aux acteurs de simprégner de leurs images et seulement ensuite sur la base des premières impressions, de donner aux commentaires une dimension prescriptive. III. Enfin, il faut aussi tenir compte des variables liées aux tâches proprement dites Si le travail porte sur lamélioration de la composante gestuelle proprement dite : - les conseils portant sur la forme et lorganisation interne du
geste reformeront le pouvoir de limage (recherche de constance). Enfin, il ne faut pas oublier que les nouvelles représentations construites ne doivent pas être statiques et se limiter à cerner des propriétés entre des objets (terrain, lignes cible, règles ... ) et leurs relations, mais être dynamiques et fonctionnelles qui ne sélectionnent que les propriétés essentielles de lactivité à déployer. Les traits non pertinents pouvant être oubliés au profit de ceux qui le sont plus. Il est donc illusoire de vouloir considérer les séances vidéoscopées comme un outil miracle. Il dépend de lusage que les entraîneurs sauront en faire. |