Motivation et compétition

B.Grosgeorge, Basketball n°623

Dans le but d’optimiser la performance de notre équipe aux championnats d’Europe cadettes nous avons tenté d’opérationnaliser quelques aspects théoriques relatifs à la motivation.. Les retombées liées à ce registre peuvent apporter quelques points précieux qui sont toujours les bienvenus. Pour cette raison, il nous asemblé judicieux de vous faire partager cette approche inspirée des connaissances développées par J.P.Famose.

La motivation se reflète dans :

- l’intensité de l’engagement consenti par le(s) joueur(s)
- la persévérance et la capacité à se centrer sur les aspects pertinents de la technique
- la continuité de l’engagement dans l’entraînement

D’ou tire -t-elle son énergie ?

- de la confiance en soi à un moment donné
- des chances de succès que se donne le(s) joueur(s)
- de la valeur portée à l’atteinte du résultat souhaité

motivation = (confiance en soi ) X (valeur accordée à la tâche)

 

De quoi dépend la confiance en soi ?

- de l’interprétation des résultats antérieurs
- de la croyance en sa propre efficacité personnelle
- de la perception de la difficulté de la tâche

De quoi dépend la valeur accordée à la tâche ?

- de la valeur de l’atteinte du résultat
- du plaisir qui en ressort, et de la meilleure connaissance de soi
- de l’utilité du gain (ses conséquences)
- du coût perçu de la tâche (influence négative)

L’interprétation des résultats antérieurs se réalise en s’appuyant sur des causes externes telles que la difficulté des situations rencontrées et des causes internes qui renvoient à ce que l’on pense avoir fait.

dans la réussite, il est préférable d’en rester à des explications globales et à l’inverse en cas d’échec, il faut essayer de remonter vers des explications spécifiques.

Les croyances en ses propres capacités (sentiment de compétence, habileté perçue) doivent être dissociées du contexte favorable de l’environnement.

L’entraîneur doit être attentif pour éviter que le(s) joueur(s) attribuent leurs échecs à un manque d’aptitudes ou à une impuissance à se contrôler dans la compétition.

Il est préférable d’expliquer l’échec par :

- un manque de respect des consignes
- un manque d’engagement physique
- ou encore un environnement défavorable

Il faut éviter que puisse s’installer un sentiment d’incompétence, minimiser les aspects négatifs et confirmer les valeurs désirables pour amener les joueurs à ce qu’ils les considèrent comme des valeurs centrales.

La confiance en soi est alimentée par des pensées stables et pour aller dans ce sens il est important de valoriser l’effort et une recentration des joueurs sur leurs objectifs et tâches spécifiques à accomplir. L’optimisme doit être la règle car il est source d’acharnement face à la défaite et à un même niveau de compétence, c’est l’optimiste qui l’emporte.

La perception de la difficulté

Il n’est pas suffisant de vouloir un résultat, de posséder les ressources, et d’avoir les circonstances favorables, il faut surtout croire en ses ressources, se fixer des objectifs réalisables.

La valeur accordée par les joueurs concernant l’atteinte du résultat est très importante et il faut veiller à ce que les joueurs déplacent cette motivation vers d’autres recherches de satisfactions (être présent, avoir vécu cela...)

La valeur que l’on accorde au fait de vivre cela pour soi, pour le plaisir de faire ou d’apprendre ne doit pas être négligée. Il ne faut pas sous estimer ce qui relève de la valeur accordée à la tâche en fonction de son utilité pour le sujet (reconnaissance sociale, bénéfices, retombées positives...).

Ces 3 volets ont des conséquences positives mais le coût perçu de la tâche s’il est estimé comme excessif peut avoir une influence négative sur la valeur accordée à l’atteinte de l’objectif.

Au cours d’une carrière, il y a généralement un déplacement des motivations ; alors qu’au départ elles sont essentiellement intrinsèques (liées au plaisir ressenti par le sujet) au fur et à mesure des investissements cette motivation se déplace souvent vers des mobiles extrinsèques (bénéfices, utilité ...). Cette évolution augmente le coût perçu de l’atteinte de l’objectif pour finalement jouer un rôle négatif sur la valeur de la tâche et indirectement sur la motivation.

La motivation ne repose pas sur une analyse objective, extérieure aux joueurs mais de l’interprétation par ces derniers de leurs possibilités de succès; en effet, les causes perçues par les joueurs peuvent être réelles ou non.

A l’entraîneur de prendre en considération les différents facteurs qui l’influencent pour intervenir auprès des joueurs et la relancer périodiquement.