Dans le numéro Basketball N° 611, les principes essentiels de "lecture" au cours de la pose et de l'exploitation des écrans entre non porteurs ont été développés.

Ici, avec les écrans sur porteur (Pick and Roll), les grandes lignes resteront identiques, (voir à ce sujet, les propos de E. Messina à Bercy) quelques spécificités seront mentionnées (celles-ci reprennent les propos déjà anciens de H. Brown en 1979).

Ensuite, à l'aide de quelques exemples, nous indiquerons ce que peuvent faire les autres joueurs, pour renforcer l'exploitation de l'écran, ou au contraire, faire rebondir le jeu vers de nouvelles actions collectives ou individuelles.

1. Il concerne le plus souvent des joueurs 1 et 5, d'où son utilisation fréquente pour amorcer le jeu de transitions, ou le départ d'un mouvement collectif.

2. Il nécessite une certaine complicité entre les 2 attaquants et peut se déclencher à l'initiative de l'un des deux joueurs.

3. Le lieu de la pose de l'écran se fait au-delà de la ligne des 6,25 m, dans le prolongement du pied de la zone réservée (figure 1). Posées des ces secteurs, les trappes deviennent plus risquées pour la défense.

4. Le poseur fait plutôt face au défenseur (on voit encore quelques poses d'écran de dos, comme Ostrowski, par exemple), perpendiculaire aux épaules du défenseur du receveur si le poseur va vers le porteur, ou parallèle à la ligne de touche si le poseur attend le porteur.

5. Avant de poser l'écran, le poseur peut feinter le défenseur en lui faisant croire à un écran dans le dos (back-pick), avant de prendre sa position définitive.

6. Toujours pour poser un problème au défenseur du porteur, les deux intérieurs peuvent se positionner simultanément en écran, de part et d'autre de l'axe du terrain (figure 2), et empêcher le défenseur direct du porteur d'anticiper

7. La pose se fera jambes fléchies écartées avec les coudes fléchis et écartés (figure 3), ou les bras tendus et croisés, ou encore, 1 bras fléchi et l'autre en protection tendu, ou encore, mains sur les genoux.

8. Pour la défense l'anticipation ne sera possible que si la pose de l'écran est annoncée assez tôt.

Il aura pour cela besoin de la sortie du défenseur direct du poseur (figure 4), qui empêchera le dribbleur de rechercher l'épaule gauche du porteur avec son épaule gauche, et l'obligera à dribbler sans progresser vers la cible (ou éventuellement fera une trappe sur le porteur avec le défenseur du porteur .. ).

Dans le surpassement, le défenseur cherchera à s’appuyer sur le buste du poseur pour se projeter vers l’avant en utilisant en même temps l’appui le plus proche du poseur ; cette technique préconisée par MaIjkovic est en rupture avec la recherche de surpassement traditionnelle où l'on demande au défenseur de rester sur ses appuis, et de pousser avec l'appui le plus éloigné du poseur pour "engager" la partie du corps située la plus proche de l'écran.

II.2 Le receveur doit attendre l'arrêt du joueur écran avant de choisir une solution.

II.3 Le receveur doit toujours avoir comme première intention : se rapprocher de la zone réservée pour tirer. Si cela n'est pas possible, en deux dribbles au maximum, il essaiera de "s'ouvrir" un couloir de passe pour le joueur écran, et la passe sera faite "à terre", dans la plus grande majorité des cas.

III.1 Si les défenseurs changent de joueur (ce qui est peu probable, alors, le porteur cherchera à passer la balle au poseur (qui pivotera en appuyant l'avant-bras sur le défenseur qui subit l'écran, et en ouvrant la main extérieure pour recevoir la balle).

III.2 Si le défenseur du poseur s'oppose au dribble en sortant très haut et empêche le dribbleur de revenir vers le centre du terrain, alors, le poseur doit tout de suite aller au panier, le dribbleur inversant son déplacement pour trouver un couloir de passe (Back door - figure 5)

III.3 Si le défenseur du porteur passe par-dessous l'écran, alors, le poseur pivote sur le pied le plus proche du panier en engageant le pied opposé, le porteur inversant son déplacement de dribble pour s'éloigner de son défenseur direct.

III.4 Si le défenseur du poseur sort peu ou pas, et que le défenseur du porteur passe sous l'écran, alors, le poseur pivotera sur le pied le plus proche du panier en s'effaçant.

Si le défenseur du porteur est bloqué par le pivot du poseur, alors, le porteur continuera vers le panier (curl - figure 6).

Si le défenseur du porteur est susceptible de le récupérer, et si les aides défensives fonctionnent bien, alors, le porteur se repoussera vers l'extérieur avec la main en s'appuyant sur le poseur (figure 7).

III.5 L’exploitation de l'écran par le poseur devra se coordonner avec celle du porteur et en aucun cas, les deux attaquants devront attaquer le même espace, (voir figure 6 et 7).

L’initiative du pick and roll peut venir du poseur, mais aussi du receveur. Pour accroître les possibilités de réussite de cette combinaison, les 3 autres joueurs peuvent apporter une aide indirecte:

- en libérant l'espace de jeu recherché par le joueur qui pénètre (figure 8)

- en servant de relais (figure 9), pour transformer la situation initiale.

- en combinant ces deux possibilités (figure 10), les solutions de passes sont plus nombreuses et le jeu peut rebondir vers d'autres joueurs (3 ou 5)

- en portant écran sur le joueur écran ('figure 11), c'est le même mouvement que sur la figure 9, avec un écran posé contre le joueur qui sort

- le pick and roll peut aussi se trouver intégré dans un système de jeu et servir essentiellement de moyen pour faire changer le porteur de balle de secteur et fixer des défenseurs (figure 12) pendant que le jeu se construit ailleurs (back pick de 2 pour 4, puis de 3 pour 5, cf. Split avec MaIjkovic).