LA TRANSITION OFFENSIVE

DE L’EQUIPE DE FRANCE SENIORS

P.Beesley

Basketball n°628, mars 1998

Handicapée lors des derniers Championnats d’Europe par l’absence de nombreux de ses titulaires, et manquant principalement de puissance et de physique, l’Equipe de France Seniors a tenté de compenser cet handicap par un jeu axé d’avantage sur la mobilité. C’est dans la phase de transition que les Tricolores purent le mieux, mettre en valeurs leurs points forts.

Analyse statistique

25% des balles d’attaque furent gérées sur des situations de transition, avec la volonté d’exploiter le retard défensif des adversaires, et de tenter des paniers faciles.

Ces situations de jeu en surnombre furent réalisées avec un taux d’efficacité de 54%. Elles eurent l’énorme avantage de faire provoquer aux adversaires 34 fautes sur un total de 148 ballons exploités en situation de transition. En contre partie, elles eurent l’inconvénient d’entraîner 29 pertes de balles. Soulignons enfin, que sur ce type de jeu, les paniers marqués à l’intérieur de la zone furent deux fois plus nombreux que ceux marqués à l’extérieur.

L’EXECUTION

La transition comprenait trois temps forts, sur chacun desquels s’offrait une situation très favorable aux attaquants.

 

 

* 1ER TEMPS FORT :

Alors que le ballon était en possession d’un des deux ailiers, nous jouions principalement sur la mobilité de nos joueurs intérieurs (GADOU, DUBOS, JULLIAN, RIPPERT). Bon nombre de paniers furent ainsi réussis sur la simple coupe du N°4, avec une prise de position préférentielle très courte en poste bas.

* 2EME TEMPS FORT :

Si le poste N°4 n’avait pu recevoir le ballon, il enchaînait sa course à l’opposé pour porter un écran à l’ailier, à l’extérieur de la zone réservée.

 

 

Pendant ce temps, le ballon transitait par le poste haut N°5

Précision :

Nous demandions à cet ailier de se positionner au-delà de la ligne des 6,25m, afin d’élargir au maximum l’espace de jeu.

Cette situation procura de très nombreux paniers faciles, car les ailiers tels BONATO, FOIREST ou RISACHER purent dans cette situation, exprimer au mieux leur agressivité offensive.

 

 

3EME TEMPS FORT :

Si la passe ne parvenait pas à cet ailier, le ballon était transféré à l’opposé sur le meneur de jeu qui s’était décalé.

Mais il y avait entre temps une phase très importante qui consistait à la recherche d’une relation de passe entre le poste haut N°5 et le poste bas N°4, qui après son écran sur l’ailier s’ouvrait au ballon

(figure 5)

De nombreux paniers furent ainsi marqués par JULIAN, GADOU ou DUBOS, ces derniers exploitant au mieux le léger contre temps du défenseur du N°4.

Une fois le ballon transféré, le poste N°5 réalisait un écran vertical, afin de permettre à l’ailier N°2 de remonter. Il y avait sur cette action de très bonnes positions de tirs (figure 6) que RISACHER, BONATO et FOIREST exploitèrent avec beaucoup d’efficacité. Sachant qu’il y avait aussi une éventualité de passe en retour sur l’intérieur (figure 7). Thierry GADOU notamment fut très opportuniste sur cette situation.

 

 

 

LA CONCLUSION

Faute d’avoir pu exploiter une situation sur un des trois temps forts de la transition, il nous fallait conclure, par la mise en place d’un jeu à deux qui se réalisait de la façon suivante:

- transfert du ballon du meneur vers l’ailier opposé, ce dernier s’étant démarqué avec l’aide du pivot 5.

Nous avions donc à ce moment là une situation de  " pick and roll " entre l’ailier N°3 (FOIREST) et le pivot N°5 (GADOU) - figure 8.

Pendant ce temps sur le côté opposé, il y avait une fixation de la défense, par la mise en place d’un double écran du N°4 JULIAN et du N°2 BONATO et d’une feinte de coupe du meneur N°1. Ceci afin de permettre au jeu à deux de se réaliser convenablement, et de préparer un démarquage pour offrir une éventuelle solution de passe, sur le meneur N°1 (PLUVY, SCIARRA ou FAUTHOUX).(figure 9)

 

 

 

LE PERFECTIONNEMENT

Durant le Stage de reprise de Biarritz, principalement axé sur le travail physique, nous avons introduit ce travail de la transition, avec 3 groupes de 4 joueurs, de la façon suivante :

- un groupe sur le terrain,

- un groupe à l’extérieur comme passeur,

- un groupe en récupération.

 

 

figure 10

 

à aller à 4c0 (figure 10) :

- après avoir donné le ballon au passeur extérieur (P1), l’équipe qui est sur le terrain traverse le terrain pour dérouler la transition. Pendant ce temps le ballon passe de P1 à P2.

- P2 passe le ballon au joueur de son choix. (soit le poste bas N°4, soit le poste haut N°5, soit l’ailier N°2 sur la coupe).

figure 11

 

 

au retour 4c0 (figure 11)

- Sur le tir, ils récupèrent le ballon et le passent à P3 situé à l’extérieur.

- P3 passe à P4, alors que les mêmes quatre joueurs déroulent une nouvelle fois la transition sur le panier opposé. P4 étant le nouveau passeur

(figure 11)

L’exercice se fait sur deux "aller - retour". Avec ensuite rotation des trois groupes de travail.

Il y avait également possibilité d’introduire 2 ou 3 défenseurs, afin de contester les relations de passes entre les joueurs attaquants.