Pour une bonne utilisation du stress

 

B.Grosgeorge

Eléments pour un cursus ...

Le stress est trop souvent à tort présenté comme quelque chose de néfaste, en réalité c'est une façon de faire face aux situations. Autant il peut être à la source de réactions d'anxiété et "user" un joueur (ou une équipe), autant il est nécessaire car il permet à l'individu de réagir avec sang froid et d'augmenter de façon considérable les capacités du joueur. L'entraîneur par ses interventions doit donc créer des situations source de stress mais il doit aussi proposer des situations qui seront source de sérénité et de plaisir dans et autour de l'entraînement. Faute de réussir un tel équilibre, il risque à terme de payer le prix d'un stress excessif par une baisse d'efficacité des joueur (et de l'équipe).

I. Augmenter le stress

I.1 En s'appuyant sur un mode d'organisation du groupe

- Individualiser les tâches de jeu de façon très stricte
- Inciter le joueur à se fondre dans l'organisation
- Insister sur ce que l'on représente aux yeux des autres (porter le maillot "France", l'attente de l'environnement proche de l'équipe ...)

I.2 En utilisant l'évaluation des performances (à l'entraînement ou en bilan de match)

- Fixer des normes acceptables de réussite à l'aide de "contrats"
avec prise en compte des résultats pour introduire des surcharges d'entraînement (suicides, prolonger la durée de l'entraînement ...)
- Introduire de nouvelles difficultés ou exigences dans l'entraînement
- Exploiter systématiquement le score de séquences de jeu dans l'entraînement
- Faire peser l'analyse d'un match sur la seule prise en compte des statistiques des joueurs

I.3 En proposant de nouvelles formes de jeu

- introduire de nouvelles exigences d'entraînement
- changer les joueurs de postes de jeu à l'entraînement
- Transférer ce qui est issu de l'entraînement et l'utiliser en compétition
- match d'entraînement contre plus fort que soi

I. 4 En critiquant très vigoureusement un joueur (ou l'équipe)

II. Abaisser le stress

II.1 Installer la confiance en fixant des objectifs réalistes

- ne pas surestimer la valeur de certaines compétitions
- s'efforcer de rompre les associations négatives (telle forme de jeu avec une défaite ...)
- étudier avec les joueurs le jeu de futurs adversaires, notamment leurs points faibles
- en match, centrer les joueurs sur un ou deux objectifs

- obtenir x rebonds
- nombre de contre attaques ...

- inciter les joueurs à limiter leurs actions de jeu dans la difficulté
- se recentrer sur la tâche plutôt que sur sa difficulté

II.2 Apporter de la sérénité dans l'entraînement et surtout autour et dans la compétition

- insister sur les rituels d'entraînement (tenue sportive, échauffement, pauses boisson ...)
- ne pas changer trop souvent d'exercices
- être très précis sur le plan technique en simplifiant vos consignes
- parler clairement avec peu de mots dans les temps morts
- rester calme vis à vis des décisions d'arbitres

II.3 Soutenir la motivation des joueurs

- renforcer la persévérance par l'assistance et les corrections techniques
- trouver des points de satisfaction pour le joueur (ou l'équipe)
- véhiculer le besoin de dépassement de soi

II.4 Imaginer des situations d'entraînement par anticipation qui seront similaires à celles du match

- Se préparer à rencontrer des situations critiques sans augmenter la charge émotionnelle liée à la situation
- anticiper sur des réactions possibles de surexcitation ou d'apathie des joueurs
- simulations de situations de jeu délicates à gérer à l'entraînement (retard au score, temps de jeu limité ...)
- être en parfaite condition physique et utiliser le footing comme moyen de décompression

L'entraîneur doit sentir quand il doit engendrer du stress ou au contraire calmer le jeu car il ne serait pas efficace de demander "toujours et toujours plus" aux joueurs (ou à l'équipe).