PRÉAMBULE

Cette notion de réduction d’espaces va à l’encontre de l’apprentissage prodigué chez les jeunes, à savoir: enseigner les concepts d’un jeu large, d’un jeu écarté; or, il ne faut pas voir là une contradiction, mais une complémentarité ou une suite logique.

Il s’agit d’assimiler:

1 – apprendre à réduire au plan technique (travail individuel), voir figures 1a, 1b et 1c.

  
Figure 1a: passeur à 45°, le défenseur derrière. Le pivot gagne du terrain sur le pivoter intérieur.
Figure 1b: défense 3/4 ou over-play. L’attaquant pousse le défenseur vers l’intérieur.
Figure 1c: l’attaquant pousse le défenseur vers le ballon.

Remarques:

- La position de profil sur les appels de balle à l’intérieur permet de contrôler le défenseur et de contrôler le ballon.
- La prise de balle se fait en deux temps: la main extérieure au défenseur est la cible avancée vers le ballon; la main intérieure qui contrôle le défenseur vient contrôler le ballon après la passe.

2 – apprendre à réduire au plan spacio-temporel, c’est-à-dire au plan tactique en fonction des autres joueurs défenseurs et des partenaires, voir figures 3a et 3b puis 4a, 4b, 4c et 4d.

 
Figures 3a et 3b: jeux d’écrans entre pivots. Les attaquants vont chercher les défenseurs, ils réduisent la distance pour coincer les défenseurs et empêcher la collaboration (combler l’espace permettant au défenseur bloqué de glisser).

 
 
Figures 4a à 4d: la stratégie est:
- gagner un espace
- faire réagir une ou des aides
- « tuer » les aides par le passing (lecture)
Figure 4a: le défenseur de 3 va faire la rotation. L’attaquant 3 réduit la distance pour un flash intérieur.
Figure 4b: le défenseur de 5 fait aider-reprendre. L’attaquant 5 stoppe le retour de son vis-à-vis.
Figure 4c: 3 et 5 réduisent la distance puis exécutent un écran diagonal de 3 pour 5.
Figure 4d: écran direct de 4 pour 1 qui va provoquer l’aide du défenseur de 3. L’attaquant 3 part en back-door, si le défenseur de 5 va à la rotation, 5 réduit le distance pour flash intérieur (si 1 passe à 4 qui cherche 5).

Trouver un équilibre ESPACE-TEMPS (spacing-timing) signifie que l’on ne peut pas réduire tous en même temps, mais que l’on doit utiliser les espaces laissés libres par l’adversaire à cause de la largeur du jeu des partenaires.

Nous rencontrons beaucoup de difficultés d’apprentissage de cette notion de réduction. Elles sont liées aux traces indélébiles laissées par l’éducation à la « largeur », ainsi qu’aux problèmes affectifs liés aux contacts.

Aujourd’hui DOMINER son adversaire passe par la réduction de l’espace dans les oppositions ATTAQUANT/DÉFENSEUR et DÉFENSEUR/ATTAQUANT.

De ce fait, le « démarquage simple » n’existe plus dans le sens réduction-contact-démarquage extérieur (ou intérieur = back-door).
En revanche, ce sont les réductions-fixations qui produisent les démarquages périphériques sans ballon:

1 – La fixation par le dribble = avancer sur son joueur en gagnant du terrain dans le jeu direct provoque des aides.
2 – Les flashes – réductions intérieurs idem.

Règle des 3 secondes: la permissité du corps arbitral en la matière, a permis le développement de cette notion de réduction.

LE JEU OFFENSIF DES PIVOTS EN POSITION BASSE ET SUR PICK AND ROLL

La question fondamentale qui doit guider l’apprentissage est de savoir QUEL ESPACE DOIT-ON CONQUÉRIR?

Face à:
1 – un joueur défenseur en situation de contestation: travail dans le jeu direct (figures 1).
2 – joueur défenseur « qui défend la balle », en situation d’aide (figures 2).

Dans les deux cas, c’est un jeu de gagne terrain contre un adversaire, en étroite relation avec la cible et le ballon.

  
Figures 2a à 2c: suivre une aide. Dans les cas 2a et 2b, réduire son adversaire c’est le suivre dans l’espace qu’il va laisser pour pouvoir:
- se présenter au ballon
- être prêt pour le rebond offensif
- augmenter la distance de la rotation défensive du défenseur de 3 (cas 1), du défenseur de 2 (cas 2).

ÉVOLUTION DU JEU

Durant les années 80, la tendance offensive consistait à libérer l’espace du poste bas pour permettre au porteur de réaliser son 1c1 en retirant l’aide.
Les rotations défensives ayant pris le pas sur ce type d’intentions, l’aide du poste bas a lieu et la défense du poste haut est facilitée car il se rapproche de la rotation (figure 5a).

Les choix stratégiques des années 90 sont plutôt orientés vers un jeu sans ballon dans le dos de la défense (plus contraignant pour la rotation défensive, figure 5b).

CONCLUSION

Ce type d’évolution au combat physique nécessite une préparation spécifique des joueurs: LA MUSCULATION.

Par ailleurs, les réductions offensives associées à un espacement important des joueurs contrarient les défenses par les longues distances d’aides. Une équipe experte dans les réductions offensives devient en conséquence dangereuse à trois points (remarque: le recul de la ligne accentuera ce phénomène).

Est-ce que la recrudescence de l’utilisation des défenses de zone n’apporte-t-elle pas une forme de réponse aux problèmes posés par les réductions offensives?