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QUELQUES RÉFLEXIONS CONCERNANT LA POSITION
FONDAMENTALE Par A. TORRES MORENO et N. ARJONILLA
(Espagne) Fédération Espagnole de Basketball
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L'équipe d’Espagne Junior s'est
proclamée en 1999 Championne du Monde. Il nous est apparu intéressant de
présenter quelques travaux réalisés par des entraîneurs-formateurs
espagnols afin de mieux comprendre leur mode de fonctionnement. Nous
remercions la Fédération Espagnole de Basketball de nous avoir autorisés à
reproduire certains des articles écrits par leurs entraîneurs
nationaux.
La rédaction
LA POSITION FONDAMENTALE
1 - DESCRIPTION
 La position fondamentale
offensive |
L'équilibre est un concept clé dans
l'exécution de tout fondamental. Étant admis que les vitesses de
réaction et d'exécution ainsi que l'adresse sont les composantes
clés de la pratique du basketball, les attitudes du basketteur
devront répondre à ces exigences. Pour qu'un joueur puisse être
rapide et adroit, il doit nécessairement se trouver toujours en
équilibre.
3 pré-requis sont indispensables pour qu'un joueur puisse être en
équilibre.
1 – adopter une base d'appui large et solide; 2 – garder le
centre de gravité bas; 3 – faire en sorte que la perpendiculaire
du centre de gravité soit dans la base d'appui.
Ce qui, dans une première approche élémentaire, suppose: - que
l'on garde les appuis écartés, en général, un peu plus que la
largeur des épaules; - que l'on fléchisse les genoux jusqu'à
atteindre, à peu près, un angle de 90°; - que l'on garde le dos
droit et légèrement penché vers
l'avant. |
Nous venons de voir quelles sont les grandes caractéristiques de la
position fondamentale, tant offensive que défensive. Lors de l'exécution
de certains fondamentaux nous serons amenés à nous en éloigner ou à nous
en rapprocher. Voyons donc une description plus précise.
Les appuis
Il faut aborder deux aspects: l'écart et la répartition du poids.
En ce qui concerne l'écart des appuis, celui-ci ne doit pas être trop
grand si nous ne voulons pas nuire aux qualités de vitesse. En revanche,
il doit être en accord avec les capacités et le morphotype du joueur,
ainsi qu'avec les circonstances du jeu (par exemple, un joueur petit mais
fort aura les appuis plus écartés qu'un grand gabarit peu musclé, un
joueur porteur de balle aura les appuis moins écartés que son
défenseur). Quant à la répartition du poids, celle-ci ne doit pas se
faire sur les talons, sauf exceptions où l'on recherche plutôt la solidité
que la capacité à réagir (par exemple, le poste bas qui demande la balle
avec le défenseur dans son dos, le verrouillage du rebond…). Il faut
plutôt répartir le poids sur les 2/3 antérieurs. Lorsque le joueur fléchit
ses jambes, les genoux s'avancent (perpendiculaires à la pointe des pieds
approximativement) et la flexion de la cheville a tendance à soulever
légèrement les talons du sol. Ne jamais commettre l'erreur d'essayer de
prendre appui uniquement sur la pointe des pieds. Généralement, en
défense, le poids du corps est équitablement réparti sur les deux appuis.
En attaque, une multitude de situations exigent une adaptation spécifique.
Nous aborderons ceci en étudiant les principaux fondamentaux (pivoters,
changements de direction, ...).
Les genoux
Ils sont toujours fléchis. Aucun joueur ne peut être prêt pour exécuter
un fondamental s'il n'a pas les genoux fléchis (s'il joue raide): il ne
sera pas en mesure de défendre, peu importe sa responsabilité ou son
placement sur le terrain; en attaque, il ne pourra guère agir avec ou sans
ballon, pour lui ou pour les autres coéquipiers. Le degré de flexion,
nécessaire donc à l'exécution de tout geste technique, varie selon les
circonstances comme nous le verrons par la suite. Selon le morphotype
du joueur, ses genoux seront plus ou moins écartés, l'important étant
qu'il soit à l'aise et prêt à réagir de façon optimale. Toutefois, la
règle générale veut que l'on ait les genoux alignés avec les appuis.
La hanche
L'articulation coxophémorale provoque une rétroversion du pelvis
moyennant laquelle on obtient une inclinaison du tronc vers l'avant. Ce
mouvement sera désigné par la suite flexion de la hanche. Cette
inclinaison des épaules déplace le centre de gravité au milieu de la base
d'appui. La bascule de la hanche d'un côté à l'autre, portant le poids
du corps d'un appui à l'autre, donne l'équilibre et la vitesse d'exécution
lors des différentes situations. Il est communément admis, en défense,
de répartir le poids du corps équitablement sur les deux appuis. En
attaque, la technique est toute autre et varie selon le fondamental et
selon la situation dans laquelle il s'inscrit.
Le tronc
En basketball, il ne faut pas confondre se fléchir et plier le dos. Le
tronc doit rester droit et seulement légèrement penché vers l'avant suite
à la flexion des genoux. En attaque comme en défense, il est très
courant de voir les plus jeunes joueurs et les plus grands gabarits (et
les plus fénéants) commettre l'erreur de se redresser et de baisser les
épaules vers l'avant (portant ainsi le poids du corps sur la pointe des
pieds). Le centre de gravité s'en trouve déplacé vers le haut et à la
limite de la base d'appui, ce qui génère un équilibre fragile. Ceci est à
l'origine de la plupart des pertes de balle, des mauvaises passes, des
mauvais tirs, des fautes commises durant les pénétrations, les tirs ou les
aides, etc.
Les bras
Les coudes sont toujours décollés du corps, presque au niveau des
épaules sauf dans des cas précis comme: appel d'une passe à terre, pose
d'écran, etc. Les mains sont toujours en activité et ont une finalité
particulière pour chaque action offensive et défensive (nous aborderons
cela dans l'étude des différents fondamentaux). Trois sont les
avantages qui en découlent: - en général, on améliore l'équilibre dans
les déplacements car les bras sont utilisés comme contrepoids; - en
défense, on fait peur au porteur de balle et on peut dissuader ses
intentions; - en attaque, on protège la réception et la possession de
la balle en gagnant du terrain sur le défenseur, il faut prendre de la
place. Il faut, tout de même, garder à l'esprit que le règlement de jeu
établit certaines restrictions relatives à l'utilisation des bras et des
mains. Ces restrictions changent (ou leur interprétation par les arbitres)
et il faut être capable d'adapter les détails techniques au règlement en
vigueur.
La tête
Elle doit toujours être redressée. Exceptionnellement, elle peut être
penchée (feinte de départ...), mais ce sera ponctuellement et
momentané. De sa position dépend un pré-requis fondamental pour
l'équilibre: la vision, la prise d'information spatiale. Une vision
périphérique large de l'environnement (lignes, paniers, autres joueurs...)
permet non seulement d'améliorer l'équilibre mais favorise également le
développement du jeu collectif, en attaque comme en défense. La vitesse
et la justesse lors de la prise de décision (et la capacité
d'anticipation) sont étroitement liées à l'importance du champ visuel. Un
problème complètement différent concerne la prise d'information sur
plusieurs évènements ou lieux simultanés ou encore la capacité à savoir
donner des priorités aux différents stimuli qui surviennent
(« regarder » et « voir »). S'assurer que les
attitudes sont bonnes afin que les joueurs puissent regarder, avec
l'expérience et l'entraînement, ils apprendront à voir, voir ce que l'on
regarde et ce que l'on ne regarde pas (vision périphérique).
2 - MAÎTRISE DU BALLON
Le contrôle du ballon
Le contrôle du ballon commence par la vision: il faut toujours regarder
la balle et la voir arriver dans les mains. Une fois que la balle arrive
dans les mains, le contrôle se fait avec la paume des doigts
(propriocepteurs) et le contrôle visuel n'intervient plus jusqu'à la passe
ou jusqu'au tir qui suit. C'est la paume des doigts qui donne la
dernière impulsion au ballon et qui détermine la trajectoire du tir, de la
passe et du dribble.
La réception de balle
 Appel de balle pour réception
haute
 Appel de balle pour réception
basse
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Le joueur qui doit recevoir la passe
montre au passeur une cible (geste dit « appel de balle »)
éloignée du défenseur et, si le joueur se déplace, en avant dans la
direction du déplacement. De plus, le réceptionneur doit aller vers
la balle, réduire la trajectoire de passe pour l'attraper plus
tôt. Les aires de réception se classent en deux groupes: soit les
réceptions hautes (au-dessus des épaules), soit les réceptions
basses (sous le niveau de la hanche). |
De plus, en respectant toujours le principe d'éloigner l'aire de
réception de l'influence défensive, nous tentons de recevoir la balle loin
du corps, en dehors du cylindre, en gardant le corps entre le défenseur et
la balle. Dans les situations où le défenseur se trouve derrière
l'attaquant, l'aire de réception sera soit devant le visage ou plus haut
(réception haute), soit au niveau de l'abdomen ou entre les jambes
(réception basse). Mais, dans la plupart des cas, la défense penche sur un
côté (par exemple, du côté du panier pour les défenseurs des joueurs du
périmètre) et l'appel de balle se fait avec l'extension latérale du bras
en dehors du prolongement des épaules. La réception peut se faire à une
ou à deux mains. Dans la mesure du possible, il est préférable de
réceptionner la balle à deux mains. Toutefois, il existe quelques
situations particulières où il convient de la réceptionner à une main:
passes en avant sur course, quelques passes au joueur intérieur, passes
entre joueurs du périmètre sur démarquage statique, etc. La réception
avec une seule main signifie que l'on ne propose qu'une main comme cible,
mais dès que le ballon aura été amorti par ladite main, l'autre viendra
rapidement rassurer la prise de balle.
La prise de balle
La prise de balle doit se faire avec les doigts écartés au maximum,
plus particulièrement le pouce et le petit doigt: nous essayons d'avoir la
plus grande surface de contrôle possible. C'est la paume des doigts qui
tient la balle et non pas la paume de la main. La balle prend contact
avec toute la surface de la main, particulièrement avec celle des doigts
et à l'exception du triangle central de la paume de la main (creux de la
main). La qualité dans la tenue de balle réside dans la force et la
prise que les doigts peuvent avoir et pas la paume de la main. Très
tôt, l'entraîneur doit exiger du jeune joueur qu'il exerce une force
maximum de façon à ce que la prise de balle soit dure et sûre (en match
mais aussi à l'entraînement). Dans la mesure où le basketball se joue
avec les mains, il semble essentiel qu'il faille lui dédier une grande
attention.
Nous distinguons deux types de prises de balle selon le placement des
mains sur la balle:
 Prise de balle symétrique |
- SYMÉTRIQUE où les deux mains ont le
même statut, chacune d'un côté sans pour autant se faire face mais
en rapprochant les pouces l'un de l'autre. Les doigts pointent
vers le haut ou vers l'avant, jamais vers l'arrière (sauf les
pouces). |
 Prise de balle asymétrique |
- ASYMÉTRIQUE où l'une des deux mains
est prédominante dans l'action et l'autre n'intervient que comme
support. La main prédominante se place derrière la balle avec les
doigts orientés vers le haut; la main auxiliaire se place
latéralement à un angle de 90°, les doigts vers
l'avant. |
Le passage d'un type de prise à l'autre s'effectue en relâchant la
pression des doigts de la main auxiliaire pour que la balle tourne sur le
reste de la paume de la même main lorsque la main prédominante tourne. Les
doigts de la main auxiliaire permettent ensuite de freiner la balle. Ce
geste se fait naturellement et il ne demande pas une intervention
particulière pour son enseignement.
La protection de la balle
 Protection de la balle avec le corps et
éloignement de la balle |
Pour protéger la balle, il faut
l'éloigner du défenseur. Dans tous les gestes techniques, il reste
dans le cylindre de l'attaquant mais n'est pas en contact avec son
corps. Les coudes restent écartés et créent ainsi un espace de
sécurité autour de la balle. |
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