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Tous les
entraîneurs sont d’accord pour dire que c’est grâce à l’entraînement
que naissent et se perfectionnent les qualités et les connaissances
des joueurs, qu’il n’y a pas d’entraînement sans fatigue et que le
fait de pouvoir surpasser cette fatigue est un facteur important de
succès. Il s’agit donc de définir quel genre de fatigue doit
apparaître, à quelle moment elle doit apparaître et comment on la
contrôlera. Pour cela, il est nécessaire d’évaluer quelle charge
d’entraînement est nécessaire et suffisante à l’épanouissement
harmonieux de l’athlète ou de l’équipe.
Au delà de
ce postulat, les significations attribuées au terme de
" préparation physique " sont souvent différentes
suivant les entraîneurs, sans compter que les caractéristiques des
joueurs entraînés induisent des pratiques très
différentes : |
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à volume comparable, l’âge des
joueurs influence le type de préparation
physique ; |
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le niveau de pratique, qui se
répercute sur le volume d’entraînement (entre un entraînement par
semaine pour les amateurs et un entraînement journalier pour les
pros), est un facteur à prendre en considération.
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Il faut également éviter une
confusion entre la notion de " condition physique "
et celle de " forme sportive " : la première
notion renvoie à un bon niveau de préparation physique générale
alors que la seconde renvoie directement à la performance réalisée.
Un joueur peut être en excellente condition physique et
paradoxalement en petite forme sportive et dans ce cas il produit en
compétition une prestation moyenne ou faible. Entre ces deux états
se trouve la capacité du joueur à exploiter convenablement ses
possibilités athlétiques du moment dans ce qui constitue ce que nous
appellerons son niveau d’habileté.
L’amélioration de la condition
physique se réalise le plus souvent à partir d’une sollicitation
constante de muscles (endurance) alors que la nature du jeu
exige une variabilité de la force et de la vitesse qui
permettent d’exploiter de façon optimale l’habileté du joueur. Le
terme de " préparation physique " se situe donc en aval de
l’habileté du joueur, il contient celui de
" condition physique " et plus que cela, relève de
" l’entraînement à l’intensité de jeu ". Si un fond
d’habileté est déjà présent, la contribution d’une bonne condition
physique et un entraînement convenable à l’intensité de jeu
entraînera un gain progressif de performance. L’entraînement de
l’endurance, de la force et de la vitesse doivent se faire sur un
fond d’habileté existant et ne peuvent se substituer à cette
dernière.
Selon Adil El Ghissassi, en
plus de la maîtrise technique et de la lecture de jeu, le
basket-ball de haut niveau dégage manifestement des qualités de
vitesse, force, résistance etc. qui sont à priori le fruit d’une
préparation complémentaire à l’entraînement technico-tactique. La
finalité est d’être plus fort, plus rapide, plus endurant, plus
coordonné et plus souple pour être plus rentable en compétition.
Cependant, on peut très bien courir le 100 m en 10 secondes et rater
toutes ses réceptions de balle en contre attaque, ou bien encore
sauter 70 cm en détente sèche et ne prendre aucun rebond en match
parce que le timing et les techniques de placement et d’anticipation
ne sont pas acquises.
Il est évident que si les
qualités et les habiletés spécifiques inhérentes à la pratique du
basket-ball ne sont pas acquises, le rôle de la préparation physique
ne sera pas déterminant et pressant. On doit garder en mémoire le
souci de préparer des basketteurs à la compétition et non pas des
athlètes, exception faite pour les 2 ou 3 premières semaines de
la préparation physique générale en début de saison.
Selon la structure et le
contexte dans lequel on travaille, la préparation physique peut être
conçue de différentes
manières : |
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Préparation physique sur le
court terme : c’est le cas pour la préparation d’une
échéance importante, ou un match difficile (planification de la
charge d’entraînement sur une, deux ou trois
semaines). |
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Préparation physique en
début de saison sportive pour des joueurs confirmés :
période de préparation physique générale (PPG) et spécifique
(PPS). |
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Préparation physique en
période de compétition : elle a pour but d’entretenir
les qualités acquises en PPG et en
PPS. |
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Préparation physique sur le
long terme : c’est le type de programmation effectuée
dans les centres Espoirs et les centres Elites Nationaux ou
Régionaux.
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D’après Bernard Grosgeorge, la
préparation physique sur le court terme est évaluée par ce
qu’elle produit (un plus ou moins bon niveau d’engagement
physique mis au service de la prestation en compétition).
La préparation physique sur le
long terme concerne quant à elle davantage l’amélioration de
certaines qualités athlétiques, ce qui nécessite une intervention
sur la durée. Dans ce cas la préparation physique est considérée
comme un processus de transformation (développer certains
points forts ou réduire certains points faibles).
Cette distinction
" produit " / " processus " induit des rapports
totalement différents
entre : |
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spécifique et non spécifique
par rapport à la
discipline; |
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les rapports efforts / pauses dans
le fractionnement des
exercices; |
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le rapport volume /
intensité; |
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la prise en compte des aspects
diététiques ou non; |
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le stretching comme moyen de
récupération.
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S’intéresser à la préparation
physique en considérant ce qu’elle produit, c’est se focaliser sur
l’exigence de la discipline du basket-ball, alors que la considérer
comme un processus, c’est se concentrer prioritairement sur les
possibilités de transformations du joueur, compte tenu des
connaissances actuelles sur le perfectionnement de la motricité
athlétique.
Pour atteindre un objectif à
court terme, il faut
proposer : |
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une montée progressive en
intensité ; |
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des fractionnements très
courts ; |
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utiliser des formes jouées ou
techniques ; |
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reproduire une structure d’effort
proche de la compétition.
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Si l’on se situe dans le
long terme, par exemple pour améliorer une ou plusieurs
qualités athlétiques, il faudra au
contraire : |
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rechercher avant tout la qualité
d’exécution ; |
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donner une priorité au travail
extensif (intensité moyenne avec des temps de pauses voisins de la
durée des efforts) sur le travail intensif (efforts plus violents et
plus brefs avec des pauses plus longues que dans le cas
précédent). |
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|
PRINCIPALES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES |
|
"La préparation physique
du joueur de basketball", par B. Grosgeorge, Basketball n°597 à 600, fév à mai
95, FFBB. |
|
"Aspects nouveaux de la
préparation physique en basket", par G. Cometti, Pivot n°75, 1996,
AFEB. |
|
"La préparation physique
du joueur de basketball", par C. Colombo, Pivot n°75, 1996,
AFEB. |
|
"A propos de la
préparation physique", par B. Grosgeorge, Pivot n°75, 1996,
AFEB. |
|
"La planification
annuelle de l'entraînement", par D. Roux, Pivot n°80, 83, 84, 85,
1997-1998, AFEB. |
|
"Préparation physique
pour un basket-ball de compétition", par A. El Ghissassi, Pivot n°88
à 91, 1999, AFEB. |
|
"Arrêtez le suicide",
par G. Cometti, Pivot n°92, 1999, AFEB. |