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Comme nous l’avons mentionné
précédemment, la pratique des sports collectifs à haut-niveau
sollicite de plus en plus les qualités physiques de force-vitesse et
l’explosivité. Dans ce domaine, le basket-ball ne fait pas
exception, puisque l'observation des matchs de niveau national et
international, nous confirme la présence de la force dans les
différents secteurs de jeu, tous postes confondus.
Cependant, de part sa position dans le champ
de jeu, son rôle de fixation, et sa lutte pour la place
préférentielle et les rebonds, le joueur intérieur reste "dans
l'absolu" plus fort, plus puissant et plus explosif qu'un meneur ou
un joueur périphérique. D'où l'intérêt d'individualiser
l'entraînement physique à partir d'un certain
niveau.
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Rappels sur la notion de
force
La force peut s’exprimer
selon différents critères de régime de contraction
musculaire : |
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La force isométrique
(isométrie)
Elle relève du phénomène de tétanisation et
joue un rôle permanent dans la gestuelle technique du basket-ball.
Afin d’avoir un meilleur transfert dans le jeu, les positions
recherchées sont telles que le maximum de force soit produit lorsque
les angles articulaires sont dans des positions proches des
exigences techniques.
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La force dynamique
concentrique
Le muscle développe une force en se
raccourcissant ; les charges déplacées permettent, selon leur
importance, des vitesses de raccourcissement musculaire plus ou
moins grandes.
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La force dynamique
excentrique
Dans l’entraînement des gestes techniques, le
basketteur doit supporter et résister à des forces extérieures
nettement supérieures à ce qu’il peut supporter (phases
d’amortissement ou de freinage). Il n’a pas d’autres moyens que de
contracter au maximum les groupes musculaires qui freinent le
mouvement. La force ainsi développée est considérable, très
supérieure à la force maximale à régime
concentrique.
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La
pliométrie
La pliométrie (excentrique +
concentrique) : c’est une force dynamique à régime concentrique
précédée d’un étirement actif des muscles agonistes pour utiliser la
facilitation neuro-musculaire proprioceptive et la restitution de
l’énergie élastique emmagasinée. Les charges induites par cette
méthode sont si considérables qu’elles offrent des possibilités de
musculation exeptionnelles. Or, les charges peuvent dépasser les
possibilités mécaniques du jeune sportif et des joueuses. Une longue
et minutieuse préparation musculaire s’impose avant de faire appel à
la pliométrie.
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L’intérêt et l’utilité d’une masse
musculaire minimale |
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La difficulté pour l'entraîneur
ou le préparateur physique au sein d'une équipe, est de faire un
compromis entre le travail de la force et celui de la coordination
spécifique du basket-ball.
C'est un sport de précision,
notamment l'adresse, le tir est un geste qui peut être perturbé
"momentanément" pour des sujets qui pratiquent la musculation pour
la première fois (période d'adaptation qui dépend des facultés
d'adaptation, de coordination et de récupération des joueurs et qui
peut durer 2 à 3 semaines). Pour cette raison, les programmes de
masse musculaire doivent être proposés aux débutants en intersaison,
loin de la période de compétition.
Aujourd'hui, les joueurs
confirmés peuvent pratiquer la musculation, avec des "méthodes
spécifiques orientées", durant toute la saison sportive à raison de
deux séances minimum par semaine :
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une
séance pour les membres
supérieurs, |
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une
séance pour les membres
inférieurs. |
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L'objectif de celles-ci est
d'améliorer la puissance (relation force-vitesse) et l'explosivité
(temps de réaction, qualité des démarrages et d'accélération des
mouvements).
Par ailleurs, l'agressivité offensive et
défensive, ainsi que les différents contacts existant à haut-niveau
(contestation des déplacements, écrans, rebonds, luttes pour les
places préférentielles...), nécessitent plus que jamais un minimum
de masse musculaire.
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Principe du 10x10 élaboré
par Gilles Cometti |
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Exemple d'un
mouvement :
Le développé couché en 10 x 10,
à 70 % d'une réalisation maximale. |
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Répétitions : 10
fois, |
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Séries : 10
fois, |
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Charge : 70 à 75 % du
maximum, |
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Récupération : 3 mn
entre les séries (1 passive et 2 actives).
D'après les études scientifiques et
expériences réalisées, c'est à cette charge (70 à 75 % du max.)
qu'on obtient le meilleur rendement possible dans le domaine de la
masse musculaire.
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La combinaison des
différents régimes de contraction
Les différents régimes de
contraction peuvent être répertoriés au travers de l'observation des
différentes actions technico-physiques réalisés par les joueurs sur
le terrain : |
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les courses : combinaison des
régimes,
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les déplacements latéraux :
en fonction du degré de flexion au niveau du
genou, |
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les démarquages et
changements de directions : excentrique et concentrique
(pliométrie), |
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les jeux de jambes :
isométrie et
pliométrie, |
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les rebonds et tirs :
pliométrie, |
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les différents contacts :
isométrie et concentrique.
Les données scientifiques et expérimentales
ont confirmé l'intérêt d'une combinaison de régimes de contraction
dans la programmation des exercices et cycles de force (voir le
chapitre des séances de force maximale et spécifique ci-dessous).
Plus on perturbe le fonctionnement mécanique du muscle, plus on
évite la stagnation de la progression et la monotonie psychologique,
et plus les faits sur le rendement musculaire sont
importants.
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Exemples de
séances
On présente ici quelques
mouvements de base et enchaînements d'exercices pour les membres
supérieurs et inférieurs.
On
distinguera : |
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les séances de force
maximale (ou générale)
Ces dernières sont destinées à améliorer les
indices de force des joueurs. Dans le cas du basket, nous
introduirons souvent des exercices de pliométrie afin de rester
proche des exigences
spécifiques. |
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les séances de force
spécifique (force réinvestie dans les gestes
spécifiques)
L’objectif est de transférer les gains de
force vers les gestes techniques spécifiques du basket tels que les
tirs, les passes, les shoots, les rebonds, etc. Pour le haut du
corps, les situations introduites sont les passes (au dessus de la
tête ou à la poitrine). Pour les jambes, les exercices spécifiques
visent à améliorer la détente sur le double-pas, la détente utilisée
dans le tir en suspension, la détente dans le rebond,
etc.
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Membres
supérieurs |
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Force
maximale : 3 mn de
récupération
w
Développé couché : 6 x 6 répétitions
maximales, plus, w pull
over : 6 x 6 répétitions maximales, plus, w traction à la barre : 6 tractions
maximales.
Renforcement abdominal : 6 à 10
fois avec 3 mn de récupération entre les séries
w
abdominaux : 15 à 20 répétitions plus, w appui facial sur les coudes : maintenir
la position pendant 20 à 30 secondes (isométrie).
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Force
spécifique : 6 fois avec 3
mn de récupération entre les séries.
w
Développé couché : 6 répétitions maximales, plus,
w
pull over : 6 répétitions maximales plus, w traction à la barre : 6 tractions
sautées (pliométrie), plus, w médecine-ball : 6 lancers
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Membres
inférieurs |
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Force
maximale : 3 mn de récupération entre les 6 parcours.
w Demi-squat : 6
répétitions maximales, plus, w sauts : 6 sauts sur un banc, appuis
simultanés.
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Force
spécifique : faire le parcours 6 à 8 fois avec trois minutes de
repos entre les parcours.
w Position de la
chaise contre le mur avec une barre : garder la position pendant 20
à 30 sec (isométrie), plus, w passage de haies : sauts par-dessus 6
haies (pliométrie), plus, w
tirs en suspension : réaliser 6 tirs.
Remarque :
Etirements avant, pendant et après les exercices. Ceci est
très important pour la récupération et l'élasticité
musculaire.
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Dans le but de préserver la
santé des joueurs (dos, colonne vertébrale, abdomen, genoux...), le
respect de cette progression est obligatoire. Le travail avec des
charges lourdes ne peut être proposé qu'à des joueurs ayant déjà
certains acquis (masse musculaire, gainage, articulations
renforcées...).
Après avoir assimilé les
charges de vitesse variées, des bondissements et des sauts
verticaux, l'entraîneur peut proposer à ses joueurs un travail de
pliométrie intense à charges lourdes.
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Exemple de progression pour
améliorer l’explosivité
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Vitesse : parcours de 20 à 50
mètres,
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sauts horizontaux :
bondissements en posant un appui dans chaque
cerceau
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sauts verticaux : sur petites
haies puis sur des plus grandes,
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pliométrie plus charge
lourde.
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PRINCIPALES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES |
|
"La préparation physique
du joueur de basketball", par B. Grosgeorge, Basketball n°597 à 600, fév à mai
95, FFBB. |
|
"Aspects nouveaux de la
préparation physique en basket", par G. Cometti, Pivot n°75, 1996,
AFEB. |
|
"La préparation physique
du joueur de basketball", par C. Colombo, Pivot n°75, 1996,
AFEB. |
|
"A propos de la
préparation physique", par B. Grosgeorge, Pivot n°75, 1996,
AFEB. |
|
"La planification
annuelle de l'entraînement", par D. Roux, Pivot n°80, 83, 84, 85,
1997-1998, AFEB. |
|
"Préparation physique
pour un basket-ball de compétition", par A. El Ghissassi, Pivot n°88
à 91, 1999, AFEB. |
|
"Arrêtez le suicide",
par G. Cometti, Pivot n°92, 1999, AFEB. |