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Pour fournir un certain travail
le muscle a besoin d'énergie; cette énergie lui est apportée par une
molécule appelée A.T.P. (Acide Adénosique Triphosphoré) et
c'est le muscle lui-même qui synthétise (fabrique) cet A.T.P. à
partir de l'énergie fournie par les aliments mis à sa
disposition.
Ces aliments sont
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les glucides (sucres, amidon,
...),
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les lipides (graisses, huiles,
...), |
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les protides ou protéines
(viandes, poisson, ...).
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Les protides n'ont semble-t-il
que peu d'effet sur la contraction musculaire; ils interviennent
dans les efforts de très forte intensité; le travail de musculation
lourde fait appel à une quantité importante de protides.
Les lipides sont emmagasinés
dans tout le corps; ils sont "économiques" mais nécessitent un temps
assez long pour être utilisables.
Les glucides sont présents dans
le muscle sous forme de glycogène et il en existe des réserves dans
le foie. Ils représentent la force principale de l'énergie
musculaire mais ils sont très "dispendieux".
Les glucides sont utilisés par
l'organisme de deux manières différentes
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A) La cellule
musculaire a de
l'oxygène |
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Elle brûle complètement le
glycogène; cette consommation produit un déchet (l'acide pyruvique)
qui se transforme sous l'effet de l'oxygène en gaz carbonique, en
eau (éliminés) et surtout en beaucoup d'énergie : 38 molécules
d'A.T.P. seront fabriquées par le muscle à partir d'une seule
molécule de glucose.
C'est le processus
métabolique aérobie.
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B) La cellule
musculaire n'a pas assez
d'oxygène |
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Le glycogène est dégradé en
acide pyruvique mais celui-ci se transforme en acide lactique
et très peu d'énergie est récupérée: 2 A.T.P. seulement; de
plus l'accumulation de l'acide lactique va bloquer
l'effort.
C'est le processus
métabolique anaérobie.
Le muscle a donc intérêt à
utiliser le plus possible le métabolisme aérobie (c'est le travail
dit en " endurance " théoriquement infini) et le
moins possible l'anaérobique (c'est le travail dit en
" résistance " limité dans le temps).
Selon Astrang, c'est finalement
la quantité d'oxygène dont peuvent disposer les cellules musculaires
au travail qui déterminera l'aptitude au travail prolongé. On pourra
donc évaluer les possibilités physiques d'un sportif en calculant sa
consommation maximale d'oxygène à l'effort (V02
Max).
A titre indicatif, la VO2 Max
se situe entre 50 et 70 ml d'02 kg/mn pour un basketteur. La V02
Max. est très variable selon les individus, l'âge ou le
sexe.
L'entraînement améliore la V02
Max. de façon notable mais pour un certain niveau atteint,
l'amélioration est très difficile. L'athlète entraîné paye sa
dépense d'énergie en mobilisant l'02 respiré (il est en état
stable). L'athlète peu entraîné fait appel plus tôt que l'autre au
processus glycolytique (d'où formation d'acide lactique). La V02
Max. élevée permet de puiser beaucoup plus tard dans les
réserves.
L'entraînement en endurance permet
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d'augmenter la puissance
maximale aérobie; |
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d'augmenter la capacité de
transport de l'02 (amélioration de l'appareil
circulatoire); |
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d'augmenter la capacité des fibres
musculaires à oxyder les sucres (glucides) et les graisses
(lipides).
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Nous avons vu ci-dessus
l'intérêt d'utiliser au maximum le métabolisme aérobique. Cependant,
l'adaptation cardio-vasculaire et respiratoire à l'effort n'est pas
instantanée.
Le métabolisme aérobique met en
effet plusieurs minutes (2 à 3) pour atteindre son plein rendement;
c'est donc un processus riche mais lent qui convient bien à des
efforts peu intenses permettant aux réserves locales de se suffire à
elles-mêmes.
Par contre, lorsque l'effort
est plus important, le muscle est obligé de faire appel au processus
métabolique anaérobie (donc de puiser beaucoup plus tôt dans les
réserves de glycogène); il y aura donc production d'acide lactique,
le travail deviendra pénible; à son arrêt, la dette d'02 sera
d'autant plus importante que le travail aura été intense.
L’entraînement en résistance
avec production d'acide lactique a pour but de contacter et de
résister à une dette d'02 importante. Cet entraînement est dit
anaérobique (absence d'02) lactique (avec production
d'acide lactique). Il est essentiel pour le sportif.
Lorsque les efforts demandés
par l'entraîneur sont brefs, très intenses et suffisamment espacés,
le muscle puise dans ses réserves de matières phosphorées
c'est-à-dire directement dans sa production d'A.T.P.;
or, le muscle ne fabrique que de très petites quantités d'A.T.P.
à la fois. Si bien que dans les premières fractions de seconde
l'A.T.P. est épuisé. Cet épuisement de l'A.T.P. va ouvrir la porte à
une réaction qui va permettre de reconstituer l'A.T.P. à partir de
la phosphocréatine. Des temps de récupération adaptés permettront la
resynthèse de l’A.T.P. et la possibilité de refaire des exercices
brefs et intenses.
Ce cycle interne est capable de
produire de très fortes quantités d'énergie immédiatement,
mais il s'épuise très vite et demande le secours des autres formes
d'énergie (glucose, lipides) dont nous avons parlé plus haut. A
titre indicatif, l’A.T.P. s’épuise au bout de 5 à 7 sec pour des
sujets sédentaires, 7 à 10 sec pour des sujets moyennement entraînés
et 15 à 20 sec chez des athlètes de très haut niveau.
D'autre part, ce cycle en
vidant totalement le muscle de ses forces provoque le phénomène de
surcompensation (l'épuisement des réserves provoque un appel
supérieur à la dépense).
Ce travail est dit
anaérobique (sans présence d'02) alactique
(sans fabrication d'acide lactique); il développe les capacités
de réaction et de vitesse; il est souvent omis (par crainte de mal
faire) ou mal contrôlé.
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Tableau 1 : Filière énergétique sollicitée selon
le type d’actions de
jeu |
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Situations et actions de
jeu |
Filières
énergétiques |
Types
d’efforts |
Le
match L’entraînement |
Aérobie |
Efforts d’intensité faible et de longue durée. Peu de
déchets et peu de fatigue |
La défense sur porteur La défense
sur non porteur L’enchaînement
d’actions (défense, rebond, contre-attaque) |
Anaérobie lactique |
Efforts d’intensité moyenne et de durée assez
importante. Déchets et fatigue importante |
Sauts répétés au
rebond Interceptions Feintes Changements
de
rythme Contre-attaque Saut
avec tir en suspension |
Anaérobie alactique |
Efforts d’intensité maximale et de courte durée. Pas de
production d’acide lactique mais fatigue
nerveuse. |
Défense prolongée Départ en
contre-attaque et tir (à la fin de l’effort apparaît la
filière anaérobie lactique) |
Anaérobie alactique
puis
Anaérobie lactique |
Efforts
mixtes | |
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En
résumé : |
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Un travail d’endurance fait
appel à un processus aérobie (présence
d’02) ; |
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Un travail de résistance
fait appel à un processus anaérobie lactique (absence d’02 et
fabrication d’acide
lactique) ; |
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Un travail de vitesse fait
appel à un processus anaérobie alactique (absence d’02 et pas de
fabrication d’acide
lactique). |
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Le Docteur Marc Cohen, dans sa thèse pour le doctorat en
médecine intitulée " Contribution à l’étude physiologique
du basket-ball ", affirme que les ressources énergétiques
essentiellement mobilisées en basketball seraient aérobiques
(à un régime assez proche de la puissance aérobique maximum ou
V02 Max) et anaérobiques alactiques. L’hypothèse avancée il y
a quelques années selon laquelle l’effort chez le basketteur
entraîné était de type "anaérobie lactique " n’est donc pas
acceptable : le modèle d’effort du basketteur n’est pas celui
du coureur de 400 mètres .... |
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 |
PRINCIPALES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES |
|
"La préparation physique
du joueur de basketball", par B. Grosgeorge, Basketball n°597 à 600, fév à mai
95, FFBB. |
|
"Aspects nouveaux de la
préparation physique en basket", par G. Cometti, Pivot n°75, 1996,
AFEB. |
|
"La préparation physique
du joueur de basketball", par C. Colombo, Pivot n°75, 1996,
AFEB. |
|
"A propos de la
préparation physique", par B. Grosgeorge, Pivot n°75, 1996,
AFEB. |
|
"La planification
annuelle de l'entraînement", par D. Roux, Pivot n°80, 83, 84, 85,
1997-1998, AFEB. |
|
"Préparation physique
pour un basket-ball de compétition", par A. El Ghissassi, Pivot n°88
à 91, 1999, AFEB. |
|
"Arrêtez le suicide",
par G. Cometti, Pivot n°92, 1999, AFEB. |