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L'évolution du jeu s'est toujours caractérisée par
l'introduction de concepts américains comme Shuffle,
Passing game, Flex, Motion, Spacing, etc ... pour caractériser
des conceptions sans que soit toujours avancée une définition claire
et univoque. Pour les entraîneurs européens, vient en outre se
greffer des difficultés voire une impossibilité de traduction. Des
interprétations différentes viennent alors brouiller la
communication entre entraîneurs (voire entre entraîneurs et
joueurs)
Il
existe de multiples systèmes de jeu, dont certains
sont devenus de " grands classiques ", aussi réputés que
les entraîneurs célèbres qui les ont conçus. Plus on se rapproche du
haut niveau, plus les entraîneurs on tendance à créer leurs propres
systèmes de jeu, qu’ils adaptent parfois à partir de mouvements
offensifs connus et ceci non seulement en fonction de la
spécialisation et des points forts de leurs joueurs, mais avant tout
des dispositifs défensifs rencontrés dans leur
championnat.
Prenons l'exemple d’un système de jeu fort connu : la
"Flex Offense". (Figure 93) :
L’attaque " Flex " est d’apprentissage facile;
c’est une attaque structurée, qui aide à une bonne sélection des
tirs et qui réduit les dribbles au profit d’une bonne utilisation
des passes.
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Figure 93A :
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1 passe à 2; |
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4 fait écran à 3; |
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5 s’écarte dans l’aile;
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1 descend et fait écran à 4;
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2 regarde 4 (pour un tir éventuel).
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Figure 93B :
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2 renverse sur 4; |
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1 s’écarte dans l’aile;
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3 fait écran à 5; |
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2 descend verticalement sur 3;
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4 a 2 possibilités de passes : vers 5 pour
un lay-up et vers 3 pour un tir.
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 Figure 93A
Figure 93B
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Si la passe à 3 ne donne pas de tir, le
mouvement en continuité se poursuit avec des passes horizontales,
des écrans verticaux et horizontaux.
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La plupart
des entraîneurs caractérisent ce système d'attaque par :
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une option collective de jeu avec une
utilisation modérée de la spécialisation liée aux postes de
jeu; |
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une continuité de telle sorte que le dispositif
de base soit reconstruit après quelques passes;
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une importance accordée à la continuité des
actions de chaque joueur (passe, pose d'écran, replacement,
réception et exploitation d'écran, replacement ... ).
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Cette forme de jeu est trop
souvent (à tort) réduite au mouvement de base le plus connu, conçu
pour attaquer les défenses homme à homme. La continuité est abordée
dans la plupart des cas comme quelque chose d'assez mécanique
et la lecture du jeu adverse reste implicite. Les joueurs doivent
reproduire des déplacements et compter sur leur feeling pour jouer
correctement.
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Pour d'autres entraîneurs, cette
organisation d'attaque est complétée par d'autres éléments qui
cherchent à : |
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masquer l'entrée dans le
mouvement de base en partant de dispositifs d'attaque différents
ou en interposant une ou deux combinaisons avant de retomber sur le
mouvement de base; |
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imaginer et proposer des
parades qui seront ensuite apprises par les joueurs comme par
exemple : sur forte contestation de la passe horizontale : faire un
écran aveugle (back pick) d'un non porteur et une passe sautée (skip
pass) pour l’arrière qui est réceptionneur logique.
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Selon les
actions prévisibles des adversaires, le choix des alternatives de
jeu est alors évoqué de façon explicite et la décision des joueurs
est laissée libre. Ici, le système devient un prétexte, c'est une
question posée à la défense.
Les
entraîneurs préconisent alors l'utilisation du système de base avec
des variantes (ou adaptations) qu'ils peuvent eux-mêmes inventer.
Selon ces derniers, le système ne s'oppose pas à la lecture du
jeu.
Autant
cette position est recevable si elle concerne des joueurs
expérimentés, autant elle est surestimée chez les jeunes qui sont
peu entraînés car leur capacité à lire le jeu est limitée compte
tenu de leur faiblesse dans la maîtrise des techniques individuelles
les plus élémentaires.
Si ces
pré-requis ne sont pas assimilés, différents types de problèmes
peuvent alors apparaître:
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Sur le plan de l'orientation et
de la disponibilité mentale du joueur |
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Si le
joueur n'a pas construit et intériorisé son propre système de
référence et qu'il agit par discipline, il devient comme atteint de
cécité et ne peut transformer ses actions pour les rendre
compatibles avec les possibilités offertes par le jeu.
Ensuite,
même si le joueur intègre la consigne de l'entraîneur pour en faire
sa propre action, avec peu de pratique, il lui sera difficile de
partager son attention sur la prise en compte des espaces qui se
ferment ou qui s'ouvrent et les aspects collectifs de l'organisation
de l'équipe. |
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Sur le plan de la dynamique
sociale de l'équipe |
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Une
présence trop pesante de l'entraîneur à travers le système de jeu,
risque de tuer le jeu. Cette attitude peut aussi créer un conflit
entre la dynamique sociale de réussite recherchée par l'équipe et la
dynamique personnelle des joueurs qui ont le sentiment de ne pas
pouvoir agir librement sur le cours des événements (un joueur peut,
par exemple ne pas avoir le droit de tirer...).
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PRINCIPALES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES |
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"Systèmes de jeu et
lecture de jeu, est-ce compatible", par B. Grosgeorge, Basketball
n°604, nov 95, FFBB. |
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"L'attaque de zone avec
une autre manière de jouer Flex", par J. Ruiz, Basketball n°604, nov
95, FFBB. |